L’histoire du dessin animé

 L’histoire de l’animation débute au XIXème siècle grâce à ce qu’on appelle des jouets optiques. Ces jouets servent à donner une impression d’animé en utilisant des effets d’optiques.
Parmis ceux-ci, le folioscope (ou feuilloscope) : ce jouet d’optique créé au XIXème siècle est le premier d’une longue série. Il consiste à réunir, dans un carnet, des feuilles et sur chacune, un (ou des) dessin(s) différent(s). En faisant défiler ces pages, on a l’impression que l’image s’anime.

D’autres objets ont été inventé à la même époque :
– le thaumathrope par John Hershel : inventé en 1827, il s’agit d’un disque découpé dans du papier auquel un dessin différent et complémentaire se trouve sur chacune des faces (par exemple un oiseau d’un côté et une cage de l’autre). Ce disque est muni de ficelles accrochées à deux des extrémités et en faisant tourner ces bouts de ficelle les faces passent de l’une à l’autre et se confondent.

– le phénakistiscope par Joseph Plateau en 1831/1832 et quelques années plus tard le kinestiscope ayant le même principe : encore une fois un disque est découpé dans du papier sur lequel sont dessinés des images ayant une suite lorsque l’on fait tourner le disque sur un axe. 

 le zootrope inventé par l’anglais William George Horner et simultanément par l’autrichien Stampfer en 1834 : différentes étapes d’un mouvement sont imprimées sur une longue bande de papier placée à l’intérieur d’un tambour. Des fentes sont faites dans ce tambour : autant de fentes que d’images et en regardant à travers, lorsque le tambour tourne, on peut percevoir un mouvement.

 le praxinoscope par Emile Reynaud en 1876/1877 : cet objet est le plus compliqué à monter : 12 miroirs disposés en prisme et, comme pour le zootrope, les différentes images sont dessinées sur une longue bande de papier placé à l’intérieur d’un tambour. Ce tambour se retrouve autour du prisme et en tournant, le mouvement défile dans le miroir.

Charles-Emile Reynaud (1844-1918) joua d’ailleurs un grand rôle dans le cinéma d’animation : il est l’inventeur du praxinoscope, du théâtre optique , précurseur du cinéma et on peut le qualifier comme l’inventeur du dessin animé. Il fabriqua entre autre plusieurs jouets optiques et réalisa des animations appelées Pantomimes Lumineuses, certes simples et courtes (12 images) mais néanmoins des animations qu’il projeta au Musée Grévin.

Une première évolution

     Par la suite ces techniques ont peu à peu évoluées. Celui qu’on considère comme le premier dessin animé cinématographique est une œuvre d’Emile Cohl : Fantasmagorie. Pour créer son histoire en 1908, Emile Cohl la dessina lui-même en respectant que : chaque dessin correspondait à une image et donc à une feuille de papier. Il utilisa ainsi un système de pellicule pour faire défiler ses images. 
Seulement, même si il s’agissait de dessin animé, le son n’était pas encore présent.  




   D’autres séries et courts-métrages sortirent par la suite comme Alice in Cartoonland de Disney, ou Gertie le Dinausore de Winsor McCay, jusqu’en 1928 où apparût le premier dessin animé parlant : Steamboat Willie de Disney. Disney dans son élan , s’associa quelques années plus tard entre 1929 et 1939 avec la fondation Technicolor pour créer le premier dessin animé avec couleurs (jusque là les dessins animés n’avaient été qu’en noir et blanc) mais sans son : Flowers and Trees. 
       


Le succès de Disney ne fît que progresser et enfin, en 1937, le 1er long métrage avec son et couleurs sortit : Blanche-Neige Et Les Sept Nains. Pour ce faire, Disney utilisa une technique appelé technique de rotoscopie. De plus, contrairement à Emile Cohl, Disney (comme bien d’autres : Tex Avery , Warner, MGM …) utilisa aussi des cellulos (ou celluloïd). Les cellulos étaient des feuilles de plastique transparentes, sur lesquelles étaient peints différents éléments d’un dessin animé. Ces feuilles pouvaient ensuite être superposées les unes sur les autres et ainsi il n’était plus nécessaire de redessiner chaque scène, cela permettait de gagner du temps. Pour la réalisation de Blanche-Neige, Walt Disney utilisa en plus une caméra multiplane, crée en 1933 par Bill Garity sur laquelle on posait les cellulos et qui donnait ainsi un aspect de profondeur au dessin animé.

La technique de la rotoscopie

     Cette technique a été crée dans les années 1914/1915 (l’une des premières) par deux frères : Dave et Max Fleisher et elle consiste à transformer une scène filmée en dessin animé. L’utilisation d’un appareil appelé rotoscope est nécessaire : il s’agit d’une table de projection transparente permettant de redessiner image par image une action filmée en prises de vues réelles : les différentes scènes du film sont posées sur la table et ensuite les contours sont redessinés sur du papier calque. Par transparence, le dessinateur décalque les parties du personnages qui restent fixent et modifient légèrement les parties du personnage qui doivent bouger. Les feuilles de papier calque sont en réalité des cellulos, la technique de la rotoscopie utilisait donc un très grand nombre pour l’adaptation de ses animations et la suite des étapes de réalisation est donc expliquée dans la recherche faite sur les cellulos. Beaucoup de dessins animés ont été réalisé grâce à cette technique comme La Petite SirèneLa Belle et La BêteAladdin,etc, technique très appréciée des studios Disney.

 La technique d’animation sur cellulo, utilisée le plus couramment à cette époque

     La celluloïd, appelé plus couramment cellulo, ou même cel ,est une feuille plastique transparente d’acétate de cellulose (utilisé aussi pour les pellicules, pour les films …) qui remplace le nitrate de cellulose car celui-ci est toxique et inflammable. Cette feuille, généralement de format A4 (mais le format peut varier) est trouée trois fois en haut et elle sert de support pour peindre le/les personnage(s). Mais avant d’en arriver à cette étape, le dessin est d’abord préparé sur une feuille annexe appelé crayonné du même format avec trois trous aussi au même endroit. Sur ce crayonné on dessine les contours des personnages, les zones d’ombre et de lumière et éventuellement des annotations. Puis il est passé dans une machine (une flasheuse) qui va reproduire tous les traits noirs sur le cellulo. Les deux feuilles (celle du cellulo et le crayonné) sont ensuite callées pour poursuivre le dessin avec plus de précisions (les traits secondaires, les ombres et lumière, les séparations de couleur par exemple). On peut ensuite enlever le crayonné et peindre sur le dos du cellulo en partant des couches de détails jusqu’aux couches de surface. Si l’on peint au dos du cellulo, il s’agit en effet de pouvoir garder une surface lisse et aussi de ne pas remarquer les débordements de peinture par la suite. Les cellulos sont ensuite numérotés et utilisés pour une ou plusieurs séquences animées. Un cellulo peut en effet servir pour plusieurs images et à l’inverse, plusieurs cellulos peuvent être utilisés pour obtenir une image. Les décors quand à eux sont réalisés sur une feuille de papier dessin type canson placée derrière les couches de cellulos, de ce fait le décor est plus soigné et minutieux lorsqu’il ne demande pas à être animé (par exemple il est plus difficile de réaliser un décor dans lequel le vent fait tanguer les arbres qu’un décor fixe). Pour finir, lorsque le/les cellulo(s) et le décor sont associés, ils sont photographiés par une machine, combinaisons décor+cellulo(s) par combinaison, et l’ont obtient ainsi une pellicule. La technique de la cellulo a été utilisé pendant très longtemps malgré sa complexité, seulement elle est remplacée de plus en plus par l’animation assistée par ordinateur (animation 2D et 3D). Cependant, elle est encore utilisée de nos jours car elle donne un effet différent et plus recherché.

Le rôle du dessin animé dans l’histoire


  A cette époque, les dessins animés n’étaient pas encore associés aux enfants : en effet, un bon nombre de longs-metrages et courts-métrages sortirent aux quatre coins du monde dans des buts bien précis, même si aujourd’hui ils sont presque tous inconnus. L’Argentine, par exemple, projeta plusieurs longs métrages, noir&blanc et muet comme ceux de Qurino Cristiani : El Apastol, dénonçant la politique argentine ou encore Sin Dejar Rastros qui raconte comment les Allemands ont obligé l’Argentine à entrer en guerre. D’autre comme Le Nouveau Gulliver de Aleksandr Ptouchko prône la révolution à une époque où le prolétariat est opprimé à travers l’histoire tirée du roman de Jonathan Swift. Certains sont plus connus : le loup de Tex Avery par exemple, représentant Adolf Hitler, quand à d’autres, ils ont tout simplement été interdit en Europe comme la diffusion d’un Mickey symbolisant le Docteur Goebbels durant la Seconde Guerre Mondiale. Inversement, l’histoire à jouer elle aussi un rôle dans l’animation : certes ces dessins animés servaient à la propagande, mais il fallait bien qu’ils soient financés, et la plupart du temps, par les Etats. Le financement par les Etats n’ont pas réellement fait évoluer les techniques d’animation mais en ont multiplié la production. Cette augmentation de la production se fît essentiellement aux Etats-Unis, avec le soldat Snafu par exemple : il s’agissait d’épisode montrant le comportement d’un soldat : les vidéos étaient donc envoyées aux militaires dans le but de leur apprendre ce qu’ils devaient faire de manière plus drôle et simpliste. Un autre exemple est celui de l’Allemagne durant la Deuxième Guerre Mondiale : Adolf Hitler et le Docteur Goebbels après avoir visionné pour la première fois Blanche-Neige Et Les Sept Nains (1937) eurent un « coup de foudre » pour les dessins animés. Seulement malgré leur admiration pour les studios Disney, ils ne gardèrent contact que très peu avec car Disney faisait une propagande anti-nazi. Ils décidèrent donc de financer beaucoup de projet d’animation dans le but d’égaler les Américains. Ainsi la production de dessin animé grimpa considérablement.

Auteur :

Secrétaire comptable et Fondatrice de l'association d' Hél'scrap et les créas voyagent

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